24h/24 - 7j/7
24h/24 - 7j/7
Comme chez tous les animaux, une fracture chez le chien est une cassure totale ou partielle d’un os. Elle peut s’accompagner de lésions des tissus mous avoisinants, vaisseaux sanguins, de nerfs ou d’organes, et provoque généralement douleur, gonflement et perte de fonction.
Plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour la gestion optimale d’une fracture
Les fractures chez le chien sont dans la majorité des cas secondaires à un traumatisme.
La priorité lors de la prise en charge d’un animal traumatisé est de le stabiliser et d’établir un bilan lésionnel complet ; le traitement de la fracture est secondaire.
Un chien qui s’est fracturé un os ne va pas toujours exprimer clairement sa douleur. Les signes les plus fréquents sont :
Des signes spécifiques existent selon la localisation (difficultés à marcher, uriner, manger…). En cas de doute, il est conseillé de consulter un vétérinaire rapidement après tout traumatisme suspect.
Lorsque le vétérinaire pense que l’os est cassé chez votre chien/chienne/chiot, des radiographies avec deux vues orthogonales permettent d’identifier, de caractériser la fracture et de choisir le traitement optimal. Un scanner peut être proposé dans certains cas complexes, notamment pour les fractures articulaires ou du bassin.
L’objectif est de réaligner l’os, le stabiliser et favoriser une bonne cicatrisation, sans douleur.
Après l’intervention, le chien doit bénéficier :
Des complications sont possibles : infection, retard de consolidation, mauvais alignement/apposition de l’os, lâchage ou une rupture des implants, le développement d’arthrose précoce lors de fractures articulaires. Une reprise chirurgicale peut être nécessaire dans de rares cas. Un suivi vétérinaire rigoureux permet de limiter ces risques.
Avec un diagnostic précoce et un traitement approprié, la grande majorité des fractures chez le chien guérissent très bien. Grâce à la chirurgie moderne et à la qualité du suivi, la récupération fonctionnelle est généralement excellente.
• Brinker WO, Piermattei DL, Flo GL. Fractures: classification, diagnosis and treatment. In: Brinker, Piermattei and Flo’s Handbook of Small Animal Orthopedics and Fracture Repair. 5th ed. Elsevier; 2016.
• Tobias KM, Johnston SA. Section IV: Musculoskeletal system. In: Veterinary Surgery: Small Animal. 2nd ed. Elsevier; 2017.
• Gibert S, Ragetly GR, Boudrieau RJ. Locking compression plate stabilization of 20 distal radial and ulnar fractures in toy and miniature breed dogs. Vet Comp Orthop Traumatol. 2015;28(6):441–7.
• Roels J, Tellhelm S, Vandermeulen E, Vermote K, Gemmill T, Levionnois O, et al. Retrospective study of the early clinical experience with a precontoured angle-stable interlocking nail for fracture repair in dogs and cats. Am J Vet Res. 2024 Jan 27:1–10.
• Camilletti P, d’Amato M. Long-term outcomes of atrophic/oligotrophic non-unions in dogs and cats treated with autologous iliac corticocancellous bone graft and circular external skeletal fixation: 19 cases (2014–2021). J Small Anim Pract. 2024 Feb;65(2):123–31.
• Camilletti P, d’Amato M. Successful centralisation technique for treatment of post-traumatic absence of the radial shaft in a dog. J Small Anim Pract. 2024 Jun;65(6):409–12.
Chez le chien, qui est digitigrade (il marche sur les doigts), la corde du jarret est plus complexe que le tendon d’Achille de l’homme. La corde du jarret est constituée de 5 tendons. Quatre d’entre eux s’attachent sur le calcaneus (ou talon) et le dernier se prolonge sous le talon jusqu’aux doigts.
Composition du tendon d’Achille :
La rupture du tendon d’Achille peut être partielle ou complète. La rupture complète est d’origine traumatique, souvent suite à plaie lacérante profonde. La rupture partielle est quand à elle souvent non traumatique mais fait suite à une usure chronique.
Certaines maladies, comme le syndrome de Cushing, peuvent induire une laxité ligamentaire et tendineuse et être ainsi associées à une plantigradie. La recherche des signes associés à ce syndrome est donc nécessaire au cours de la consultation (abdomen penduleux, prise de boisson augmentée, urines imporantes, appétit augmenté, …)
Certaines races comme le Dobermann et le Labrador retriever sont considérées comme prédisposées.
Rupture partielle : la déchirure concerne dans la majorité des cas le tendon du gastrocnémien. On constate alors une boiterie avec une légère plantigradie (marche à plat avec le talon abaissé par rapport au sol). Lorsque l’atteinte ne concerne que le tendon gastrocnémien, on observe un recroquevillement des doigts (position de « grapin ») (Photo 1) du à la tension résultante exercée sur les doigts par le muscle fléchisseur.
Rupture complète (Photo 2) : elle concerne les 5 tendons formant le tendon d’Achille, et résulte le plus souvent d’une plaie lacérante. On constate alors une boiterie sévère avec une forte plantigradie.
Un examen clinique rigoureux et l’évaluation de la démarche sont la clef du diagnostic. L’évaluation de la symétrie de la position des deux membres postérieurs (la mesure des angles articulaires notamment) est importante. Un gonflement au niveau du site d’insertion des tendons sur le calcaneus peut être noté.
La réalisation d’un examen radiographique permet de visualiser une éventuelle avulsion osseuse et d’exclure une fracture ou une autre affection ostéo-articulaire.
Une échographie des tendons permet de bien évaluer la zone de lésion, ce qui est particulièrement utile pour planifier la chirurgie lors de rupture partielle.
Rupture complète : une intervention chirurgicale est toujours nécessaire. On réalise une suture spéciale permettant de lier les tendons entre eux. Une prothèse ligamentaire peut être ajoutée. Lorsque le tendon du gastrocnémien est désinséré du calcaneus, les sutures sont ancrées dans l’os. Puis l’articulation du tarse (la cheville) doit être immobilisée en extension pendant 6 à 8 semaines pour permettre la cicatrisation des tendons, soit par une vis entre le calcaneus et le tibia, soit par un fixateur externe, soit par un bandage avec résine/attelle.
Atteinte partielle : un traitement chirurgical s’avère nécessaire si une plantigradie est notée. Dans ce cas le traitement chirurgical consiste à fixer l’articulation du tarse en extension comme décrit précédemment.
La résection du tendon touché lorsqu’il s’agit d’un tendon mineur peut également être réalisée.
Le pronostic après intervention chirurgicale est généralement favorable s’il n’existe pas de syndrome de Cushing concomitant.
Les principales complications sont :
L’activité doit être restreinte pendant 2 mois : l’animal doit être cantonné à la maison avec des sortie en laisse, uniquement pour ses besoins. La cheville est maintenue en extension pour éviter une tension sur le tendon le temps de sa cicatrisation. Si un fixateur externe a été mis en place des soins particuliers seront à réaliser et vous seront expliqués par le vétérinaire. Le retrait du matériel orthopédique (vis ou fixateur externe) a lieu entre 6 et 8 semaines après la chirurgie, et peut être suivi par la mise en place d’un bandage.