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La colite histiocytaire chez le chien est une affection inflammatoire chronique du côlon caractérisée par une infiltration de la muqueuse colique par de nombreux histiocytes (grandes cellules du système immunitaire). Cette inflammation provoque l’apparition d’ulcérations marquées de la muqueuse colique.
La cause de cette inflammation n’est pas totalement élucidée, mais il semblerait que la colite histiocytaire soit la conséquence d’une réponse exacerbée du système immunitaire à la présence de bactéries dans le côlon chez certains chiens génétiquement prédisposés.
La colite histiocytaire affecte principalement les jeunes boxers (moins de 2 ans en général) et les Bouledogues français. Des signes similaires ont été décrits dans d’autres races : Bulldog anglais, Doberman, Malamute d’Alaska, Mastiff), sans que le diagnostic de colite histiocytaire tel que décrit chez le Boxer, soit réellement établi.
Lors de colite histiocytaire, l’inflammation et les ulcérations coliques provoquent une diarrhée mucoïde avec du sang frais (hématochézie) (photo 1). Les défécations sont alors fréquentes, urgentes, et parfois douloureuses (ténesme). Après plusieurs mois, on peut observer une perte de poids et une baisse d’état général.
La présence de diarrhée mucoïde avec du sang frais chez un jeune chien de race prédisposée doit amener à suspecter une colite histiocytaire.
Une analyse sanguine est recommandée pour exclure des causes métaboliques de diarrhée, ainsi qu’une recherche de parasites digestifs dans les selles (coproscopie).
L’échographie abdominale est importante à réaliser. Elle permet d’exclure d’autres causes de saignements digestifs (polypes colorectaux, invagination iléocolique, tumeur du côlon,…).
Le diagnostic de colite histiocytaire passe cependant nécessairement par la réalisation d’une coloscopie qui révèle des lésions de colite proliférative et/ou ulcérative (photo 2a et 2b). Des biopsies viennent compléter l’examen et permettent d’obtenir un diagnostic de certitude par mise en évidence de lésions particulières (photo 3), notamment une infiltration histiocytaire et la présence de bactéries dans les cellules. L’implication d’une souche entéro invasive d’Escherichia coli ayant été prouvée, l’analyse bactériologique d’une biopsie avec obtention d’un antibiogramme est recommandée.
En revanche, l’analyse bactériologique des selles ne présente aucun intérêt diagnostic.
Le traitement de la colite histiocytaire fait appel à l’utilisation de certains antibiotiques spécifiques qu’il est conseillé d’utiliser uniquement quand le diagnostic est confirmé. Les signes cliniques s’améliorent en général rapidement après quelques jours. Le pronostic est favorable dans 60-70% des cas.
Gastro-entérologie clinique du chien et du chat. Ed. Masson. V. Freiche et J. Hernandez