24h/24 - 7j/7
24h/24 - 7j/7
L’histoplasmose du chien est une mycose provoquée par Histoplasma capsulatum, champignon que l’on trouve essentiellement dans le Sud–Est des Etats-Unis, en Amérique Centrale, en Amérique du Sud, en Indonésie, en Turquie,…
Ce champignon se multiplie dans des sols humides riches en matières organiques telles que des fientes d’oiseaux (étourneaux en particulier) ou des déjections de chauves-souris.
L’histoplasmose est avant tout considérée comme une « mycose d’importation », néanmoins elle est de plus en plus décrite en Europe et concerne le plus souvent des chiens immunodéprimés ou prenant des médicaments immunosuppresseurs.
L’histoplasmose n’est ni une maladie contagieuse, ni une zoonose.
L’infection du chien se fait par inhalation de spores qui se transforment en levures dans l’appareil respiratoire, puis se multiplient. Une infestation par ingestion est également possible.
Des cas d’histoplasmose sont décrits sporadiquement en Europe chez le chien. Il s’agit le plus souvent de mycoses « d’importation », contractées à l’étranger.
Une prédisposition est rapportée chez les chiens de grande race, les mâles, les chiens de chasse ou de travail, en particulier : Braque de Weimar, Epagneul breton, Pointer.
Chez de nombreux chiens, l’infection est inapparente.
Deux formes d’histoplasmose, pulmonaire et disséminée, sont observées.
Les signes généraux sont fréquents : abattement, fièvre, anorexie, déshydratation. Les symptômes respiratoires sont présents dans 17 à 50% des cas, sous forme de toux ou de difficultés respiratoires (dyspnée).
L’infection peut se disséminer dans tout l’organisme pour toucher le foie, la rate, les nœuds lymphatiques, la moelle osseuse, le tube digestif, les yeux, le système nerveux, … et plus rarement le squelette ou la peau. Des signes cliniques tels que diarrhée (parfois avec du sang) sont alors possibles.
Les signes cliniques ne sont pas spécifiques. Il est nécessaire de recourir à des examens complémentaires.
Dans le sang, une hypercalcémie est possible mais inconstante. La fiabilité de la sérologie est médiocre.
La radiographie des poumons peut mettre en évidence des lésions variées, localisées ou étendues mais dont l’aspect est commun à de nombreuses autres maladies (tumeur notamment).
L’analyse cytologique de prélèvements respiratoires, de ponctions de nœuds lymphatiques, de foie, … peut permettre d’identifier les levures dans certaines cellules (macrophages). Il est souvent nécessaire de faire plusieurs ponctions.
Compte tenu des risques de dissémination dans tout l’organisme, le traitement de la forme pulmonaire est souhaitable. Il fait appel à des médicaments antifongiques, parfois associés à des antibiotiques antifongiques. La durée du traitement est longue (3 à 6 mois).
De graves complications, liées à la destruction de l’agent mycosique, sont possibles : détresse respiratoire, mort. Selon les molécules utilisées, d’autres effets secondaires, parfois graves, sont possibles : vomissements, diarrhée, troubles cutanés, toxicité rénale, …
Pour les formes respiratoires isolées, le pronostic est réservé à bon.
Il est beaucoup plus réservé pour les formes disséminées. En l’absence de traitement, les formes disséminées sont fatales.
Hernandez J, Poncet C.et al - Maladies respiratoires du chien et chat. 2012, Edition du Point Vétérinaire. 401 pages.