Le glossaire
- Abattement chez le chien
- Aérobie chez le chien
- ALAT chez le chien
- ASAT chez le chien
- Bile chez le chien
- Bilirubine chez le chien
- Cholécystectomie chez le chien
- Cholestase chez le chien
- Chronique chez le chien
- Dysorexie chez le chien
24h/24 - 7j/7
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Une mucocèle biliaire chez le chien correspond à une accumulation de mucus dans la vésicule biliaire.
Les mucocèles biliaires chez le chien sont associées à une hyperplasie de la muqueuse de la vésicule biliaire, qui conduit à une surproduction de mucus très compact pouvant s’accumuler au sein de la vésicule.
Cette accumulation de mucus épais et gélatineux peut à terme combler la totalité de la vésicule, obstruer les canaux hépatiques et le canal cystique, et mener à une cholestase extra-hépatique. La pression exercée sur la paroi de la vésicule biliaire peut mener à une rupture de cette dernière.
La cause initiale de cette hyperplasie reste à l’heure actuelle en grande partie inconnue, mais une prédisposition génétique pourrait jouer un rôle, notamment chez le Shetland, ou une prédisposition raciale est aujourd’hui admise.
Plusieurs études ont également documenté une association importante entre certaines endocrinopathies et la présence de mucocèle biliaire, notamment chez les chiens atteints de syndrome de Cushing ou d’hypothyroïdie. En effet, les chiens atteints d’hypothyroïdisme ont un risque 3 fois plus élevé de développer une mucocèle biliaire. Enfin, le risque d’avoir une mucocèle biliaire chez les chiens atteints de syndrome de Cushing est 29 fois plus important.
Dans un certain nombre de cas, une mucocèle biliaire peut être diagnostiquée de façon fortuite lors d’une échographie abdominale, sans pour autant entraîner de symptômes.
Les animaux atteints peuvent présenter des troubles digestifs chroniques non spécifiques (dysorexie, diarrhée, vomissements) et un abattement plus ou moins marqué.
Le plus souvent, les analyses sanguines révèlent une augmentation importante des enzymes hépatiques (PAL, ALAT et ASAT) ainsi qu’une augmentation des marqueurs de cholestase (bilirubine et GGT).
Une augmentation des globules blancs est présente dans près d’un cas sur 2.
Les radiographies abdominales peuvent mettre en évidence une augmentation de la taille du foie, et une augmentation de la taille de la vésicule biliaire avec parfois la présence de contenu minéralisé au sein de la vésicule.
Un examen échographique est la méthode de choix pour diagnostiquer une mucocèle biliaire. Les images échographiques d’une mucocèle biliaire sont relativement spécifiques avec le contenu de la vésicule biliaire qui prend un aspect strié dit en « kiwi ». La présence de fluide dans l’abdomen, d’une irrégularité ou de discontinuité de la paroi de la vésicule, ou de graisses hyperéchogènes en périphérie de la vésicule biliaire sont hautement évocateurs d’un cholépéritoine (rupture de la vésicule) ou péritonite biliaire.
Chez les chiens présentant peu de signes cliniques, ou lors d’une découverte fortuite, un traitement médical peut être proposé. Cependant, l’efficacité des molécules disponibles pour le traitement et la résolution des mucocèles biliaires reste incertaine et hypothétique.
Dans la plupart des cas, le traitement de choix des mucocèles biliaires est chirurgical. Il consiste à retirer la vésicule biliaire ainsi que le canal cystique (c’est à dire à réaliser une cholécystectomie). Si les conditions sont favorables, la chirurgie peut être réalisée sous coelioscopie.
En cas de péritonite associée, un lavage abdominal abondant doit être réalisé, et un drainage abdominal peut être mis en place pendant quelques jours en fonction de sa gravité.
Après retrait chirurgical, la vésicule biliaire doit systématiquement être soumise à une analyse histopathologique. De plus, une culture bactériologique aérobie et anaérobie doit être réalisée sur la bile puisque des cultures positives sont rapportées jusqu’à 75% des cas selon les études.
Le pronostic est habituellement favorable chez les chiens pris en charge précocement et ne présentant pas de rupture des voies biliaires. Chez ceux dont la vésicule biliaire est perforée, le pronostic est en revanche plus réservé.
Les complications post-opératoires classiquement rencontrées comprennent une fuite de bile au niveau du site opératoire, une obstruction du canal cystique par du contenu mucoïde, une insuffisance rénale, une pancréatite.
En dépit d’un taux de mortalité après cholécystectomie allant jusqu’à 20%, la plupart des chiens survivants à la période post opératoire immédiate ont un pronostic relativement bon sans récidive ou complication à long terme.
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