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Le chémodectome aortique chez le chien est une tumeur cardiaque cancéreuse rare. Elle touche les chémorécepteurs aortiques.
C’est, après les hémangiosarcomes, la seconde tumeur cardiaque primitive du chien.
Le chémodectome se localise à la base du cœur, à la racine de l’aorte.
Le chémodectome touche plutôt les chiens âgés : 55% des chiens présentant un chémodectome ont entre 10 et 15 ans.
Il a été démontré chez l’Homme, qu’il existe une corrélation entre les chémodectomes et le fait de vivre en altitude ou de présenter de l’emphysème chronique. L’hypothèse d’une hypoxie chronique (mauvaise oxygénation) est suspectée comme étant une cause favorisante, ce qui pourrait expliquer en partie la prédisposition des races brachycéphales.
La majorité des cas de chémodectome rapportés dans la littérature se rencontrent chez les races brachycéphales. Les races considérées comme prédisposées sont notamment : Boxer, Boston Terrier, Bulldog anglais.
Les femelles stérilisées ont 3.8 fois plus de risque de développer un chémodectome que les femelles entières.
Le risque de développer un chémodectome est identique chez les mâles entiers et castrés que chez les femelles stérilisées.
Ils sont dominés par les conséquences de la présence d’un épanchement péricardique.
L’évolution est souvent insidieuse : diminution progressive de l’état général, perte de poids et d’appétit, intolérance à l’effort, petits malaises pouvant aller jusqu’à la syncope.
Le diagnostic de suspicion repose essentiellement sur la mise en évidence par échocardiographie de lésions à la base du cœur et au niveau de l’aorte ascendante, généralement sous forme d’une masse d’un diamètre variant entre 0.5 et 10 cm.
L’étude cytologique du liquide d’épanchement péricardique est d’un intérêt limité.
Le diagnostic de certitude est histologique.
Le chémodectome est une tumeur d’évolution lente, de faible malignité, avec un faible pouvoir métastatique.
Néanmoins, environ 50% des cas sont associés à la présence d’un autre processus tumoral.
Ces éléments permettent raisonnablement d’envisager un traitement chirurgical palliatif.
Le pronostic à court et moyen terme est relativement bon à trois conditions :
L’exérèse chirurgicale avec péricardectomie est possible.
Pour les tumeurs de petite taille, l’exérèse complète, associée à une péricardectomie, est souvent possible quoique très délicate.
Pour les tumeurs de grande taille, la chirurgie palliative permet, en diminuant le volume tumoral, de lever la pression exercée par la tumeur sur les cavités cardiaques et les gros vaisseaux : la survie peut être longue, car les chémodectomes ont une croissance lente et métastasent peu et pas très vite.
La durée de survie est de 6 mois à plus de 3 ans pour les chémodectomes. Elle est d’un an, en moyenne, après exérèse de la tumeur.
La chimiothérapie n’est pas très efficace en raison du faible pouvoir métastasique du chémodectome.
Corlouer JP – Les cardiopathies - In : Rousselot JF, Corlouer JP et coll. - La cardiologie au quotidien – Guide pratique Vétoquinol – 2010, 156 p
Corlouer JP - Maladies et tumeurs cardiaques – CNVSPA-GECA, Fort de France,13-17 mars 2001
Corlouer JP - Diagnostic et traitement des épanchements péricardiques : les controverses. - Paris 24-26 novembre 2000.
Terrenoire Aude - Les tumeurs cardiaques chez le chien : étude bibliographique. Thèse Med Vet, Lyon 2008, 111 p