Cardiomyopathie hypertrophique CMH chez le chat

Qu’est-ce que cardiomyopathie hypertrophique (CMH) chez le chat ?

La myocardiopathie hypertrophique, aussi appelée cardiomyopathie hypertrophique est souvent désignée par les initiales CMH ou MCH. Le terme anglo-saxon « Hypertrophic CardioMyopathy » (HCM) est parfois utilisé. Dans tous les cas, ces appellations signifient qu’il existe une affection du myocarde, responsable de son hypertrophie. Il s’agit d’un syndrome regroupant de très nombreuses affections. Certaines sont connues, d’autres sont très difficiles à diagnostiquer avec certitude et enfin, dans un nombre de cas non négligeable, la cause est indéterminée. Si malgré tout, ce terme est toujours largement (et souvent un peu abusivement) employé, c’est parce que toutes ces affections ont en commun un tableau clinique relativement identique et associé à la mise en évidence d’un myocarde anormalement épaissi.

Parmi les origines possibles, on peut citer diverses maladies comme l’hyperthyroïdie, l’hypertension artérielle, l’acromégalie, le diabète, des cancers, des causes génétiques, inflammatoires, infectieuses, parasitaires, …

Quels sont les chats concernés par la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) ? Que signifient les tests génétiques ?

Les myocardiopathies hypertrophiques (CMH) peuvent atteindre des chats de tout âge : de quelques mois à plus de 15 ans. Toutes les races sont concernées, y compris le « chat de gouttière » (chat européen). Le syndrome est décrit dans de nombreuses races : BritishMaine coonMau égyptien, Norvégien, Persan, Ragdoll, Rex CornishRex DevonSphynx, …). Actuellement, des mutations génétiques n’ont été identifiées que dans certaines races (mutation de type A du gène MYBPC3 chez le Maine coon et mutation de type C de ce même gène chez le Ragdoll).

Les tests génétiques ne permettent pas de déterminer l’âge d’apparition et la gravité des symptômes éventuels. Ils ne font que mettre en évidence une mutation sur un gène (plusieurs mutations différentes sont possibles sur un même gène). Une mutation va pouvoir se transmettre à la descendance du chat porteur et de façon plus ou moins importante. Elle peut aussi se produire de façon « spontanée » dans toute lignée de n’importe quelle race. Enfin, il n’est pas exceptionnel de rencontrer dans les « races à risque génétique » comme le Maine coon, des myocardiopathies hypertrophiques dues à d’autres causes (hyperthyroïdie, hypertension artérielle, …). Les tests génétiques ne sont donc qu’un élément diagnostic parmi d’autres et doivent être utilisés et interprétés avec prudence.

Une évolution déroutante de la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) chez le chat

Notre incapacité actuelle à identifier la cause responsable d’une myocardiopathie hypertrophique chez un individu donné (dans une majorité de cas), explique sans doute pourquoi il en existe différentes formes, pourquoi le diagnostic est délicat, combien l’évolution est difficile à prévoir et pourquoi la mise en place d’un traitement peut poser des problèmes.

Le pronostic va du meilleur (« guérison » en quelques mois ou années) au pire (mort subite, thrombo-embolie, troubles respiratoires graves, …)

Informations Importants

  • La myocardiopathie hypertrophique féline (CMH) n’est pas une maladie mais un syndrome qui se caractérise par un épaississement anormal des parois du cœur.
  • Ce syndrome peut atteindre des chats de tout âge et de toute race.
  • Différentes causes peuvent être responsables de l’apparition d’une cardiomyopathie hypertrophique, ce qui explique une évolution souvent difficile à prévoir.
  • La myocardiopathie hypertrophique féline n’est pas une « maladie génétique » (seules certaines formes, dans certaines races sont dues à des mutations sur un ou plusieurs gènes).
  • Les symptômes sont souvent d’apparition tardive et brutale
  • Le diagnostic est parfois très délicat et demande une certaine expérience

Quand suspecter une cardiomyopathie hypertrophique (CMH) chez le chat ?

Les signes cliniques sont ceux d’une insuffisance cardiaque. Ils sont peu spécifiques et d’intensité très variable. La décompensation peut être très soudaine, sans aucun signe d’appel.

Un nombre non négligeable de chats atteints d’une CMH majeure peuvent pendant longtemps ne présenter aucun symptôme et aucune modification lors d’une auscultation. Ils constituent donc un véritable piège pour le propriétaire, le vétérinaire et le chat. Ce sont en effet des candidats à un « accident cardiaque » tout aussi brutal qu’imprévisible à l’occasion, par exemple, d’une anesthésie pour une intervention aussi banale qu’un détartrage.

Dans les formes d’évolution plus progressive, les signes d’appel peuvent être de la fatigue, une perte d’appétit, un abattement.

Lors de décompensation brutale, ce sont souvent des troubles respiratoires qui alertent le propriétaire. Les CMH peuvent aussi être responsables de thrombo-embolie, se manifestant en particulier par une « paralysie » brutale et douloureuse, le plus souvent au niveau des pattes arrières.

Contrairement au chien, le chat insuffisant cardiaque ne présente que très exceptionnellement de la toux.
L’examen clinique peut être déconcertant, et tout particulièrement l’auscultation cardiaque. Chez certains chats, aucune anomalie n’est décelable. Pour d’autres, certaines modifications peuvent être entendues (souffle, trouble du rythmegalop cardiaque, …). Elles doivent conduire à effectuer des examens complémentaires.

Paralysie d'une patte avant due à la migration d'un caillot chez un chat atteint de CMH Aspect caractéristique d'un chat présentant une grave difficulté respiratoire 
  1. Paralysie d'une patte avant due à la migration d'un caillot chez un chat atteint de CMH
  2. Aspect caractéristique d'un chat présentant une grave difficulté respiratoire

Comment diagnostiquer une cardiomyopathie hypertrophique (CMH) chez le chat ?

Les radiographies du thorax peuvent mettre en évidence des modifications (non spécifiques le plus souvent) de la silhouette cardiaque. En revanche, elles sont particulièrement utiles pour rechercher certaines complications comme un épanchement pleural ou de l’œdème pulmonaire.

L’électrocardiogramme est l’examen de choix si un trouble du rythme cardiaque est suspecté.

L’échocardiographie et le Doppler sont les examens de choix mais ils sont souvent délicats à réaliser et à interpréter. Il est possible de mesurer les différentes parois et cavités du cœur, d’analyser les flux sanguins entre les cavités cardiaques, … et même de mettre parfois en évidence des caillots de sang (thrombus) à l’intérieur du cœur. Face à la très grande diversité des modifications possibles des parois et des cavités, l’expérience du vétérinaire dans la maîtrise de cet examen est capitale.

La mesure de la pression artérielle est utile pour rechercher l’origine éventuelle de l’hypertrophie du myocarde.
Un bilan biologique peut permettre de mettre en évidence la cause de la myocardiopathie hypertrophique : maladie rénale, thyroïdienne, …

Echographie d'un chat présentant une forme grave de CMH, d'origine indéterminée

Echographie d'un chat présentant une forme grave de CMH, d'origine indéterminée

Radiographie du thorax d'un chat atteint de CMH

Radiographie du thorax d'un chat atteint de CMH
 

Comment traiter une cardiomyopathie hypertrophique (CMH) chez le chat ?

Le traitement idéal est celui de la maladie responsable de l’hypertrophie du myocarde, si elle est connue. Pour les autres formes, la littérature est riche en recommandations variées, mais il existe peu d’études réellement documentées. Le résultat des différents examens complémentaires et l’expérience du vétérinaire permettent de mettre en place un plan thérapeutique adapté. En phase aiguë, la myocardiopathie féline est une urgence qui implique une hospitalisation si l’on souhaite limiter au maximum une perte de chance pour le chat. Les signes d’insuffisance cardiaque seront alors traités de façon intensive et adaptée à chaque cas : réanimation, oxygénothérapie, ponction pleurale, …

RÉFÉRENCES

Corlouer JP - Les cardiopathies - In : Rousselot JF, Corlouer JP et coll. - La cardiologie au quotidien – Guide pratique Vétoquinol – 2010, 156 p

Corlouer JP - Thromboembolie féline – 15th FECAVA EUROCONGRESS – Lille 27-29 novembre 2009

Corlouer JP - L’épanchement pleural est-il d’origine cardiaque – La Cardiologie du généraliste – AFVAC – GECA – Poitiers, 25 novembre 2008

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