24h/24 - 7j/7
24h/24 - 7j/7
La panostéite éosinophilique ou énostose chez le chien est une maladie auto-limitante qui affecte habituellement les os longs des chiens en croissance. C’est une atteinte de la moelle osseuse qui affecte l’os secondairement. Elle touche principalement les os longs mais elle peut toucher tous les os ayant suffisamment de moelle osseuse. Cette maladie est également appelée énostose ou encore panostéite éosinophilique. Son incidence est évaluée à environ 2,6 pour 1000 patients.
Les animaux atteints sont des jeunes chiens en croissance, le plus souvent entre 5 et 15 mois, et les males sont plus souvent affectés que les femelles avec un ratio de 4 pour 1.
La panostéite est une maladie qui affecte majoritairement des chiens de grande race comme :
Airedale terrier, Akita Inu, Basset Hound, Beauceron, Berger allemand, Berger Belge, Bouvier bernois, Braque allemand, Briard, Bulldog anglais, Chesapeake Bay retriever, Cocker, Dobermann, Dogue Allemand, Golden retriever, Labrador, Léonberg, Lévrier afghan, Mastiff, Montagne des Pyrénées, Rottweiler, Saint-Bernard, Setter irlandais, Shar pei.
Cependant, on peut aussi la retrouver chez des chiens de plus petit gabarit comme le Schnauzer miniature ou le Scottish Terrier.
La cause exacte n’est pas connue. Des origines génétiques, virales, liées au stress, liées à la maladie de Von Willebrand ou une déficience en facteur VIII (hémophilie A) ont été suspectées. Les dernières études suggèrent une relation entre panostéite et aliments caloriques riches en protéines. Une accumulation de protéines pourrait en effet entraîner un œdème intramédullaire par ses effets osmotiques. Cet œdème a des effets directs sur la pression intramédullaire car la cavité médullaire est un compartiment rigide. L’augmentation de la pression entrainerait une ischémie et les conséquences décrites ci-dessous.
Un caractère héréditaire est supposé mais non démontré.
Certains des mécanismes physiopathologiques de la panostéite sont partiellement connus. La panostéite est liée à une modification de l’organisation cellulaire de l’os. Initialement, la panostéite est dominée par un comblement de la moelle osseuse, une prolifération vasculaire, et une néoformation osseuse centrée autour d’un foramen nourricier. Ces modifications sont associées à une congestion veineuse et une augmentation de la pression intra-osseuse. Cette congestion veineuse contribue notamment à la formation locale d’os, au développement d’une réaction périostée, … A terme, les zones de néoformation osseuse deviennent coalescentes et fusionnent avec l’endoste.
Les principaux signes cliniques de la panostéite sont l’apparition soudaine d’une boiterie due à la douleur, souvent sans appui et d’intensité modérée à sévère, voire une incapacité à se relever.
Les membres antérieurs sont 4 fois plus fréquemment affectés. Les os classiquement atteints sont l’ulna (42%), le radius (25%), l’humérus (14%), le fémur (11%) et le tibia (8%).
La palpation de la diaphyse des os longs concernés est souvent douloureuse. Les épiphyses ne sont jamais concernées.
Les symptômes peuvent toucher plusieurs zones simultanément mais aussi passer d’un membre à l’autre, ce qui rend le diagnostic souvent très délicat.
La maladie peut avoir des répercussions sur l’état général du chien tels qu’abattement et hyperthermie.
La suspicion repose sur les commémoratifs et l’examen clinique.
La confirmation fait appel à la radiographie. Elle permet d’exclure d’autres maladies ostéo-articulaires du jeune chien. Les signes radiographiques évocateurs d’une panostéite sont une augmentation de la densité osseuse intra-médullaire (à proximité d’un foramen nourricier), une perte de l’aspect osseux normal, la présence d’une réaction périostée, un épaississement de l’endoste.
Enfin, il n’existe pas de relation directe entre la sévérité des symptômes et la sévérité des images radiographiques. Ainsi, un animal peut boiter sévèrement suite à une panostéite, et avoir des radiographies quasiment normales.
La panostéite peut être également associée à des maladies plus graves du jeune chien, nécessitant une bonne évaluation et un traitement (parfois chirurgical) comme par exemple la dysplasie du coude.
Le traitement fait avant tout appel au contrôle de la douleur par administration d’anti-inflammatoires, le temps que la maladie régresse spontanément.
Du repos est également nécessaire. La panostéite étant une maladie auto-limitante, elle disparaît de la même façon qu’elle est venue, et est sans conséquence à long terme.
Le pronostic de la panostéite éosinophilique du chien est favorable puisqu’une rémission spontanée est généralement observée au plus tard douze à dix-huit mois après le diagnostic. En revanche, il est essentiel de ne pas confondre cette maladie osseuse avec d’autres entités telles que : dysplasie coxo-fémorale (dysplasie de la hanche), ostéochondrite disséquante de l’épaule, dysplasie du coude, énostose secondaire à une Leishmaniose, des infarctus osseux et des tumeurs de l’os.
Bohning RH, Suter PF, Hohn RB, et al: Clinical and radiologic survey of canine panosteitis. J Am Vet Med Assoc 156:870, 1970
Breur GJ: Personal communication May 10, 2010, regarding Austin CC, Johnson JA, Breur GJ: Identification of risk factors for canine panosteitis: 1220 cases (1980–1989). Unpublished manuscript 1990.
Schawalder P, Jutzi K, Andres HU, et al: Canine panosteitis, an idiopathic bone disease investigated in the light of a new hypothesis concerning pathogenesis. Part one: clinical and diagnostic aspects. Schweiz Arch Teirheilkd 144:115, 2002