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La luxation congénitale du coude chez le chien est une affection ostéo-articulaire peu fréquente, représentant environ 15 % des anomalies non traumatiques du coude chez le jeune [1,2]. Trois types de luxation sont décrits [3, 5] :
L’origine exacte de la luxation congénitale du coude chez le chien est inconnue, mais une composante héréditaire est suspectée [3,4]. De plus, certains auteurs suggèrent qu’une hypoplasie ou agénésie de certaines structures de contention du coude, et en particulier du ligament collatéral médial, mais également de l’incisure ulnaire, du processus anconé, des processus coronoïdes, pourraient prédisposer à une luxation congénitale du coude, mais cela reste à prouver [4].
Les races de petites tailles sont les plus représentées en particulier pour le type 2 [2].
Cette anomalie a été décrite chez le Boston Terrier, le Bulldog anglais, le Caniche miniature, le Chihuahua, le Cocker, le Labrador, le Pékinois, le Pinscher nain, le Shetland, le Yorkshire Terrier.
Les mâles sembleraient être plus fréquemment atteints [4].
Les animaux sont présentés le plus souvent à un âge variant de 3 à 6 semaines [2, 5], pour des difficultés locomotrices sévères. Classiquement, l’examen locomoteur révèle une déformation au niveau du coude avec un déplacement latéral de l’olécrane, une atrophie musculaire, et une diminution de l’amplitude articulaire.
Un examen radiologique permet de confirmer le diagnostic, de préciser le type de luxation, d’évaluer d’éventuelles anomalies articulaires pouvant prédisposer à la luxation, et de faire un bilan des éventuels remaniements articulaires (arthrose, remodelage des condyles huméraux, de la fosse olécranienne, de l’incisure trochléaire) [2].
Le traitement doit être réalisé le plus précocement possible [2, 4]. Il consiste à remettre l’articulation en position la plus physiologique possible, et à l’immobiliser temporairement dans cette position.
Une réduction manuelle est la plupart du temps impossible, et une réduction chirurgicale s’avère nécessaire. L’objectif du traitement chirurgical n’est pas de retrouver une articulation sans anomalie, mais de rétablir la fonction du membre [4]. Plusieurs techniques de stabilisation ont été décrites, soit par brochage transarticulaire, soit à l’aide d’un fixateur externe [4].
Bien que ce traitement aille à l’encontre de nombreux principes de la chirurgie orthopédique du jeune (immobilisation d’une articulation, broche transarticulaire, lésion des cartilages de croissance et des cartilages articulaires), les bénéfices à en tirer restent supérieurs aux inconvénients.
La complication la plus fréquemment décrite est une récidive de luxation dans plus de 50 % des cas [4, 5], probablement liée à l’instabilité de l’articulation, et potentiellement à des anomalies de conformation de l’articulation. Cependant, la plupart du temps, le bénéfice chirurgical semble manifeste puisqu’une amélioration considérable de la démarche est rapportée après l’intervention chirurgicale, en dépit d’une récidive de luxation et de déformations ostéo-articulaires parfois persistantes.
Peirone B et coll. Early treatment of elbow luxation. Proceedings 12th European Society of Veterinary Orthopaedics and Traumatology Congress, September 12, 2004, Munich, Germany
Griffon DJ. Surgical diseases of the elbow. In : Tobias KM, ed, Veterinary surgery, small animal. First ed. Philadelphia : Saunders Co ; 2013 : 730 - 73
Kene ROC et coll. The radiological features of congenital elbow luxation/subluxation in the dog. J Small Anim Pract.1982 ; 23 : 621
Bingel et coll. Congenital elbow luxations in the dog. J Small Anim Pract. 1977 ; 18 : 445–56.
Rahal SC et coll. Reduction of humeroulnar congenital elbow luxation in 8 dogs by using the transarticular pin. Can Vet J. 2000 ; 41 : 849-53.