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La dysplasie rénale chez le chien est une malformation congénitale des reins qui touche surtout les chiens, et plus rarement les chats. Certaines unités fonctionnelles du rein (appelées néphrons) sont immatures (glomérules le plus souvent) et n’assurent pas leur rôle d’épuration.
La dysplasie rénale est le plus souvent héréditaire, c’est-à-dire transmise génétiquement par les parents à leur descendance.
Certaines études ont montré que la dysplasie rénale peut également dans de rares cas être secondaire à une infection par l’herpès virus canin des foetus dans l’utérus de leur mère.
Un assez grand nombre de races de chiens sont considérées comme prédisposées à la dysplasie rénale.
C’est notamment le cas de : Border terrier, Bouvier Bernois, Boxer, Bull mastiff, Caniche standard, Chien courant finlandais, Chow chow, Cocker spaniel, Golden retriever, Kooikerhondje, Lhasa Apso, Rhodesian ridgeback, Schnauzer miniature, Shih tzu, Soft-coated Wheaten terrier, Spitz loup
Les signes cliniques sont en grande partie dépendants de l’importance des lésions rénales. Si seulement 10% des glomérules sont concernés, les chiens atteints de dysplasie rénale peuvent ne présenter aucun signe clinique pendant plusieurs années.
Dans le cas d’une origine génétique (le plus fréquent), si ces chiens, alors asymptomatiques, sont mis à la reproduction, ils participent à la dissémination de la maladie dans la population.
Parmi les signes cliniques, certains chiens présentent un retard de croissance.
Dans les cas les plus graves de dysplasie rénale, des signes d’insuffisance rénale chronique (IRC) apparaissent précocément, et la mort survient souvent avant l’âge de 2 ans.
Les signes précoces d’insuffisance rénale chronique incluent une baisse d’activité, une baisse d’appétit, un pelage terne, un amaigrissement, une augmentation de la soif, des urines claires (diluées) et une malpropreté urinaire ou, chez le chiot, un apprentissage difficile de la propreté. Lorsque l’insuffisance rénale s’aggrave, les signes sont plus importants : anorexie, abattement, vomissements, diarrhée, déshydratation, halitose, ulcères buccaux, pâleur des muqueuses, sévère amaigrissement, déformation de la mâchoire (voir photo).
Tout jeune chien atteint d’insuffisance rénale et appartenant à une race prédisposée est considéré comme suspect.
Il est souvent frappant de constater que les paramètres rénaux sanguins (urée, créatinine, phosphore) sont considérablement augmentés alors que l’état clinique n’est pas si alarmant au moment du diagnostic. Cette observation est certainement due au fait que l’animal a vécu avec son insuffisance rénale depuis le jeune âge et que son organisme y est en quelque sorte « habitué ».
A l’échographie abdominale, les reins sont souvent modifiés : petits ou distendus par des kystes, irréguliers, avec une architecture modifiée, mais ces modifications ne sont pas spécifiques.
Le diagnostic de dysplasie rénale ne peut être confirmé que par biopsie rénale. La biopsie permet aussi de quantifier la gravité. Au delà de 25% de glomérules atteints, on est devant une forme grave de la maladie.
Il n’y a pas de traitement spécifique de la dysplasie rénale. Le plan thérapeutique vise à limiter les conséquences et ralentir la progression de l’insuffisance rénale chronique.
Ce traitement conservateur doit être adapté à chaque cas en fonction du tableau clinique et des résultats des différents examens complémentaires. Il peut inclure : changements alimentaires, perfusions, divers médicaments adaptés, notamment en cas d’hypertension artérielle, d’anémie, …
Le chien nécessite un suivi régulier et une adaptation éventuelle du traitement.
Le meilleur moyen de prévention reste de ne pas mettre à la reproduction un chien atteint de dysplasie rénale.
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