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La dysplasie rénale chez le chat est une malformation congénitale des reins qui touche surtout les chiens, et plus rarement les chats. Certaines unités fonctionnelles du rein (appelées néphrons) sont immatures (glomérules le plus souvent) et n’assurent pas leur rôle d’épuration.
La dysplasie rénale ne doit pas être confondue avec la maladie polykystique rénale (encore appelée polykystose rénale ou PKD). La distinction est faite très facilement au cours de l’examen échographique.
La dysplasie rénale est le plus souvent héréditaire, c’est-à-dire transmise génétiquement par les parents à leur descendance.
Certaines études ont montré que la dysplasie rénale peut également être la conséquence d’une infection par le virus de la panleucopénie féline pendant le développement dans l’utérus de la mère.
Des cas sont rapportés dans beaucoup de races. Un cas clinique chez le chat des forêts norvégiennes est publié.
Les signes cliniques sont en grande partie dépendants de l’importance des lésions rénales. Si seulement 10% des glomérules sont atteints, les chats atteints de dysplasie rénale peuvent ne présenter aucun signe clinique pendant plusieurs années.
Dans le cas d’une origine génétique (le plus fréquent), si ces chats, alors asymptomatiques, sont mis à la reproduction, ils participent à la dissémination de la maladie dans la population.
Parmi les signes cliniques, certains chats atteints présentent un retard de croissance.
Dans les cas les plus graves de dysplasie rénale, des signes d’insuffisance rénale chronique (IRC) apparaissent précocément, et la mort survient souvent avant l’âge de 2 ans.
Les signes précoces d’insuffisance rénale chronique incluent une baisse d’activité, une baisse d’appétit, un pelage terne, un amaigrissement, une augmentation de la soif, des urines claires (diluées) et une malpropreté urinaire. Lorsque l’insuffisance rénale s’aggrave, les signes sont plus importants : anorexie, abattement, vomissements, diarrhée, déshydratation, halitose, ulcères buccaux, pâleur des muqueuses, sévère amaigrissement, déformation de la mâchoire.
Tout jeune chat atteint d’insuffisance rénale et appartenant à une race prédisposée est considéré comme suspect.
Il est souvent frappant de constater que les paramètres rénaux sanguins (urée, créatinine, phosphore) sont considérablement augmentés alors que l’état clinique n’est pas si alarmant au moment du diagnostic. Cette observation est certainement due au fait que l’animal a vécu avec son insuffisance rénale depuis le jeune âge et que son organisme y est en quelque sorte « habitué ».
A l’échographie abdominale, les reins sont souvent modifiés : petits ou distendus par des kystes, irréguliers, avec une architecture modifiée, mais ces modifications ne sont pas spécifiques.
Le diagnostic de dysplasie rénale ne peut être confirmé que par biopsie rénale. La biopsie permet aussi de quantifier la gravité. Au delà de 25% de glomérules atteints, on est devant une forme grave de la maladie.
Il n’y a pas de traitement spécifique de la dysplasie rénale. Le traitement vise à limiter les conséquences et ralentir la progression de l’insuffisance rénale chronique.
Ce traitement conservateur doit être adapté à chaque cas en fonction du tableau clinique et des résultats des différents examens complémentaires. Il peut inclure : changements alimentaires, perfusions, divers médicaments adaptés, notamment en cas d’hypertension artérielle, d’anémie, …
Le chat nécessite un suivi régulier et une adaptation éventuelle du traitement.
Le meilleur moyen de prévention reste de ne pas mettre à la reproduction un chat atteint de dysplasie rénale.
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