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L’intoxication du chat par des raticides anticoagulants est une intoxication très fréquente, en particulier pour les chats qui ont accès à des endroits fréquentés par les rongeurs : exploitations agricoles, clubs hippiques, remises, greniers, caves, … En France, c’est la deuxième cause d’intoxication du chien, après les insecticides.
Dans certains cas, l’intoxication par des anticoagulants peut aussi être la conséquence de l’ingestion accidentelle par le chat de médicaments anticoagulants humains, classiquement utilisés pour certaines affections cardio-vasculaires.
En cas d’ingestion d’anticoagulants, dans la mesure du possible, prendre l’emballage du produit suspecté pour le montrer au vétérinaire. En effet, il existe de très nombreuses sortes de raticides, y compris de rodenticides anticoagulants.
Les raticides (rodenticides) anticoagulants sont des produits très répandus et vendus en droguerie, jardineries, supermarchés,… sous plus de 1000 noms commerciaux différents. Ils se présentent sous forme d’appâts prêts à l’emploi : grains de céréales en vrac ou en sachets, blocs, pates, … Les professionnels utilisent aussi des liquides ou des « poudres de piste ».
Les raticides (rodenticides) anticoagulants peuvent être classés en 3 catégories :
Contrairement à une idée reçue, l’ingestion par le chat d’un seul rongeur intoxiqué n’est pratiquement jamais en cause. Si le chat a ingéré le toxique depuis moins de 3 heures, il est utile de le faire vomir, mais il reste indispensable de faire des tests de coagulation dans les jours qui suivent.
En cas d’intoxication d’un chat par des raticides anticoagulants, ne jamais administrer d’anti-inflammatoires.
Urgence vétérinaire vraie. La gravité varie selon l’importance des signes cliniques au moment du diagnostic et de la prise en charge. En l’absence de traitement, c’est une intoxication mortelle pour le chat en une semaine environ.
En revanche, le pronostic est favorable si l’intoxication est diagnostiquée précocement et le traitement mis en place rapidement et suffisamment longtemps.
Les signes cliniques surviennent entre 1 à 12 jours après l’ingestion, le plus souvent 2 à 3 jours, et de façon insidieuse, par l’apparition de signes généraux peu spécifiques tels que : fatigue, inappétence ou anorexie, faiblesse générale, pâleur des muqueuses.
Des signes respiratoires et cardio-vasculaires apparaissent ensuite : toux, difficultés respiratoires (dyspnée), respiration rapide et superficielle (polypnée), pouls faible, augmentation de la fréquence cardiaque (tachycardie).
Des hémorragies se produisent et peuvent se traduire par du sang dans les urines (hématurie), dans les selles (méléna), des vomissements hémorragiques (hématémèse), des saignements au niveau des gencives, des hématomes, une épistaxis, des hémorragies oculaires,…
Dans de nombreux cas, les hémorragies peuvent ne pas être visibles (hémorragies pulmonaires, hématomes profonds, …). Elles peuvent aussi être responsables de boiteries.
Le toxique agit par une action anti-vitamine K. La vitamine K favorise la synthèse de divers facteurs de coagulation.
Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié. En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, des tests sanguins, radiographies, … doivent être mis en place.
Pratiquement toujours nécessaire pour réaliser des tests sanguins. Certains (temps de Quick) sont modifiés dès 24 heures après l’ingestion du toxique et avant l’apparition des premiers signes cliniques.
Dès lors que des signes cliniques sont présents, l’hospitalisation est indispensable. Un diagnostic différentiel avec les autres causes d’anémie et de saignements doit être établi : hémophilie A, hémophilie B, maladie de von Willebrand, …
Le recours à des analyses, des radiographies, … est donc nécessaire. Les examens sanguins vont permettre d’apprécier l’importance de l’anémie, confirmer la présence de troubles de la coagulation et en déterminer l’origine.
Un traitement spécifique peut alors être institué, associé à une réanimation médicale et surveillance adaptées. Dans les cas les plus graves, une transfusion sanguine est nécessaire.