CONDUITE À TENIR EN URGENCE :
Le scilliroside est une molécule utilisée pour lutter contre les souris, rats, surmulots, ragondins et rats musqués. Son utilisation est interdite depuis 2004 mais des stocks sont parfois encore conservés.
L’intoxication du chien par des raticides est une intoxication très fréquente, en particulier pour les chiens qui ont accès à des endroits fréquentés par les rongeurs : exploitations agricoles, clubs hippiques, remises, greniers, caves, …
En cas d’ingestion de raticides, dans la mesure du possible, prendre l’emballage du produit suspecté pour le montrer au vétérinaire. En effet, il existe de très nombreuses sortes de raticides.


L’intoxication résulte généralement de l’ingestion accidentelle d’appâts.
Contrairement à une idée reçue, l’ingestion par le chien d’un seul rongeur intoxiqué n’est pratiquement jamais en cause.
Si l’ingestion est récente, il est conseillé de faire vomir le chien. En revanche, si des vomissements spontanés sont déjà présents, l’administration de vomitifs est contre-indiquée.
GRAVITÉ DE L’INTOXICATION PAR LE SCILLIROSIDE CHEZ LE CHIEN :
Urgence vétérinaire vraie.
La gravité varie selon l’importance des signes cliniques au moment du diagnostic, la rapidité de la prise en charge ainsi que la dose ingérée. En l’absence de traitement, c’est une intoxication qui peut évoluer pendant 6 à 48 heures et être mortelle pour le chien.
Une dose de 145 mg/kg est mortelle chez le chien.
Le pronostic est réservé pendant 4 à 6 jours mais est généralement favorable si l’intoxication est diagnostiquée précocement (avant l’apparition de troubles cardiaques) et si le traitement est mis en place rapidement. Néanmoins, le rétablissement demande généralement plusieurs jours.
PRINCIPAUX SYMPTÔMES ET MÉCANISMES D’ACTION CHEZ LE CHIEN :
Les signes cliniques surviennent entre 15 minutes et 6 heures après l’ingestion.
Le toxique a un effet irritant sur la muqueuse digestive, une action sur le myocarde et les muscles, et une action sur le système nerveux.
Les principaux signes cliniques sont :
- Digestifs : vomissements incessants qui surviennent quand le toxique est déjà absorbé par l’organisme et qui peuvent durer pendant 12 heures, diarrhée hémorragique, coliques
- Nerveux : convulsions, ataxie, trémulations musculaires. Leur présence est de mauvais pronostic
- Cardiaques : bradycardie, parfois tachycardie, troubles du rythme cardiaque pouvant évoluer vers la mort.
- Métaboliques : troubles de la kaliémie.
QUEL VÉTÉRINAIRE CONTACTER ?
- Si votre vétérinaire traitant est ouvert, c’est bien évidemment l’interlocuteur privilégié.
- En son absence, pour ce type d’urgence, une consultation sans délai dans un service d’urgence est indispensable. En effet, des tests sanguins, une surveillance électrocardiographique continue, etc., doivent être mis en place.
HOSPITALISATION :
Pratiquement toujours nécessaire pour réaliser une surveillance cardiaque et traiter les troubles du rythme (ils peuvent durer 3 à 8 jours), pour des perfusions adaptées destinées à corriger les troubles de la kaliémie et favoriser l’élimination du toxique, lutter contre les vomissements, …