La cryptococcose chez le chat, une maladie due à un champignon (maladie fongique)
La Cryptococcose chez le chat est une maladie fongique liée à une infection par Cryptococcus sp. La maladie est présente dans le monde entier mais elle est plus fréquente dans les régions chaudes et humides. Elle touche de très nombreuses espèces animales.
Les chats s’infectent en inhalant des spores contenues dans les fientes de pigeons ou les substances végétales en décomposition.
Le chat est 10 fois plus sensible à cette infection que le chien. Les chats de tout âge peuvent être atteints par la cryptococcose. Certaines études montrent une prévalence plus forte chez les chats de 2 à 3 ans.
Certaines races sont considérées comme plus fréquemment concernées : Himalayens, Ragdoll, Sacrés de Birmanie, Siamois, …
La cryptococcose peut se transmettre à l’homme : il s’agit d’une zoonose. Les personnes immunodéprimées sont plus à risque.
Après leur inhalation, les spores affaiblissent l’immunité du chat infecté, et l’infection se déclare dans les poumons ou les cavités nasales. Le champignon peut également se propager dans le sang et infecter des organes à distance (système nerveux central, yeux, peau, articulations, nœuds lymphatiques, appareil urogénital, rate, thyroïde, tractus digestif, pancréas).
La période d’incubation varie de 2 mois à plus de 13 mois.
Signes cliniques de la cryptococcose chez le chat
Des signes généraux tels que perte de poids, abattement, fièvre, et anorexie sont souvent présents.
Les autres signes dépendent de l’organe atteint. Chez le chat, les organes les plus touchés sont l’appareil respiratoire supérieur. Il peut présenter des éternuements, un écoulement hémorragique ou purulent d’une ou des 2 narines, des ronflements, un gonflement et une déformation du chanfrein (dessus du nez), une adénomégalie (gonflement des nœuds lymphatiques) sous la mandibule.
Parfois on observe aussi:
- des lésions ulcératives ou prolifératives dans la bouche
- une toux ou des difficultés respiratoires (dyspnée),
- des troubles ophtalmologiques (uvéite, choriorétinite, névrite optique, décollement de rétine, hémorragie rétinienne, ou cécité),
- des troubles nerveux : crises épileptiformes, tourner sur le cercle, tête penchée, ataxie, changements de comportement, hyperesthésie, parésie, nystagmus, anisocorie, paralysie faciale, déficit proprioceptif, douleur rachidienne, …
- des lésions cutanées : papules, nodules, ulcères, gonflement sous cutané,
- une boiterie ou le gonflement de certaines articulations,
- des troubles urinaires : dysurie, malpropreté, pollakiurie,…

masse sur le nez du chat

suspecter la Cryptococcose
Diagnostic de la Cryptococcose chez le chat
Le diagnostic de certitude peut être délicat à obtenir. Il fait appel à des examens complémentaires :
- Un examen cytologique de l’organe affecté : écouvillon nasal, ponction à l’aiguille fine des nœuds lymphatiques, du liquide céphalorachidien, … permet de détecter la cryptococcose chez 42 à 66 % des chats infectés.
- Le diagnostic peut ensuite être confirmé par culture fongique. Cette technique permet aussi de tester différentes molécules contre les colonies présentes, et ainsi trouver le traitement le plus efficace.
- L’examen sérologique (recherche d’antigène dans le sang) est également de plus en plus utilisé et montre de bons résultats. Cette technique ne permet cependant pas distinguer une infection active (germes vivants) d’une infection passée (germes morts).
Pronostic de la Cryptococcose chez le chat
Le pronostic est bon pour les formes légères et localisées. Il est par contre réservé pour les formes nerveuses ou disséminées.
Traitement de la Cryptococcose chez le chat
Le traitement est long (plusieurs mois à plusieurs années) et délicat.
Plusieurs agents antifongiques peuvent être utilisés pour traiter la Cryptococcose :
- Dans les formes légères de la maladie, le fluconazole est utilisé seul pendant au moins 2 mois après la résolution de tous les signes.
- D’autres médicaments anti-fongiques peuvent être utilisés mais avec des résultats en général plus médiocres.
- Quand cela est possible, le retrait chirurgical des zones infectées est recommandé en adjonction au traitement médical.
Un suivi clinique et sanguin est nécessaire tous les mois. En effet, certains traitements peuvent présenter une toxicité hépatique ou rénale.
Le suivi sérologique permet également de juger de l’efficacité du traitement.