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Les pyodermites sont des affections de la peau caractérisées par la présence de pus. La plupart sont d’origine bactérienne et consécutives à un déséquilibre entre les moyens de défense de la peau et le pouvoir pathogène des bactéries.
La pyodermite muco-cutanée chez le chien, également appelée pyodermite des jonctions cutanéo-muqueuses (PJCM), correspond à une inflammation dermo-épidermique avec infection très superficielle de la peau. Elles sont relativement peu fréquentes chez le chien et concernent les zones de jonctions entre la peau et les muqueuses, en particulier autour de la bouche (lèvres) et de la truffe. Les lésions sont généralement bilatérales et symétriques.
L’origine est encore discutée : il s’agirait d’une association entre une inflammation particulière, assez similaire à celle observée dans les Lupus cutanés, et l’action de bactéries de type Staphylocoque, capables de produire de nombreux éléments agressifs pour la peau (protéines, toxines, …)
Lorsque les paupières sont touchées, on parle parfois de blépharite chronique ulcérative.
L’atteinte du tour de la truffe n’est pas rare avec des croûtes sur les ailes du nez et parfois des fissures des narines responsables de saignements.
Certaines races sont considérées comme présentant une prédisposition telles que le Berger allemand (et ses croisements)
Il n’est pas rapporté de prédisposition d’âge ou de sexe. L’évolution est progressive. Les premiers signes sont généralement un érythème et œdème des babines, en particulier sur la commissure des lèvres. Puis les lésions s’étendent aux lèvres, des croûtes se forment, voire des ulcérations. Les lésions sont habituellement bilatérales et symétriques.
Une atteinte de la truffe et du tour des yeux est possible, ainsi que la vulve, le prépuce et la région anale.
Il y a peu de prurit mais les lésions sont douloureuses et plutôt malodorantes.
Le diagnostic est souvent délicat et se fait avant tout lors d’une consultation spécialisée de dermatologie.
Selon les cas, des cultures bactériologiques, un antibiogramme et/ou des biopsies cutanées pourront être nécessaires.
D’éventuelles causes sous-jacentes devront toujours être recherchées.
Le diagnostic différentiel devra être fait avec d’autres affections telles le lupus érythémateux discoïde, l’intertrigo, la dermatose répondant au zinc, la leishmaniose, la démodécie, les pemphigus superficiels ou érythémateux, la furonculose du menton, le syndrome hépato-cutané, …
La première partie du traitement repose sur l’utilisation de shampooings adaptés et de topiques antibactériens.
Le recours à un traitement antibiotique par voie générale n’est pas systématique. Compte tenu de risques d’antibiorésistance, il doit toujours être raisonné. Lorsqu’il est institué il est généralement long (plusieurs semaines).
En cas d’échec malgré un traitement raisonné et bien conduit, l’utilisation d’anti-inflammatoires peut être intéressante.
Les éventuelles causes favorisantes ou aggravantes doivent également être correctement traitées faute de quoi les rechutes sont fréquentes, en particulier en cas d’atopie.
La réponse au traitement est généralement bonne mais les récidives sont fréquentes.