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Un intertrigo chez le chien est une inflammation de la macération microbienne de la peau située dans un pli. Ces plis sont retrouvés sur la face (pli du nez, pli des yeux, pli des lèvres), la queue, la vulve chez la femelle. La présence de poils sur ces plis aggrave le mécanisme irritatif pour de simples raisons de frottements irritants.
L’intertrigo est lié à la présence de plis. Les plis peuvent être recherchés pour des standards de race (Bouledogue, Bulldog, Carlin, Pékinois, …), mais il s’agit en fait d’une anomalie sélectionnée génétiquement pour obtenir des faciès marqués, à la mode pendant un temps. Chez le Shar Peï, la présence de plis est liée à une anomalie du derme (appelée mucinose) qui se charge d’une sorte de substance gélatineuse (mucine) qui occasionne les plis, mais aussi l’épaisseur des babines, le peu d’ouverture des conduits auditifs externes et parfois des sortes de petites ampoules visibles sur la peau responsables de dépilations diffuses.
Pour les plis vulvaires, cela peut se rencontrer chez des chiennes castrées avant la puberté chez lesquelles, la vulve reste peu développée.
Pour le pli de la queue (Bouledogue français, Bulldog anglais, Carlin), il s’agit d’une malformation de la queue qui rentre dans la peau voire s’y incarne.
L’obésité peut favoriser la présence de plis dans n’importe quelle race (plis mammaires, plis des aisselles).
L’intertrigo ne s’attrape pas vraiment.
Plus les plis sont profonds et fermés, plus la macération survient facilement avec pullulation microbienne aggravant l’inflammation. On peut trouver des Staphylocoques, des bacilles et/ou des levures (Malassezia) qui sont des germes déjà présents sur la peau et qui profitent simplement d’une situation qui leur est favorable
Pas du tout. En revanche, c’est fréquemment source de mauvaise odeur (plis des lèvres, pli de la queue) et la présence d’un microbisme local rend ces lésions peu hygiéniques mais sans plus.
Non plus, puisque ce sont les conditions locales qui favorisent des microbes qui « tentent leur chance ».
Quels sont les symptômes d’un intertrigo chez le chien ?
Il y a bien sûr l’odeur qui peut être gênante, une dyscoloration surtout sur les pelages clairs (aspect roussi des poils) et cela peut entrainer des démangeaisons (prurit). En général le prurit se traduit surtout par des frottements.
L’infection peut également devenir plus importante et créer une vraie pyodermite superficielle voire profonde (furoncles) avec des saignements potentiels.
Le diagnostic est clinique (il suffit d’ouvrir les plis) mais le vétérinaire complétera son diagnostic par un examen microscopique des sérosités présentes afin d’axer le traitement en fonction des microbes observés ou de la présence de pus qui signe alors l’évolution vers une vraie pyodermite.
En préambule, il faut bien comprendre que cette infection étant liée à une anomalie morphologique, le meilleur traitement (et le seul permettant la guérison) est chirurgical (suppression des plis atteints). Ainsi, pour les intertrigos de la queue qui sont souvent douloureux, l’intervention sera souvent la seule solution.
Les autres traitements seront donc des palliatifs, c’est à dire que l’intertrigo aura tendance à récidiver systématiquement. Il faudra donc être préventif si une intervention n’est pas envisagée.
Le pronostic est excellent après chirurgie bien sûr puisque la cause sera enlevée.
Avec un traitement médical, le propriétaire est condamné à faire de la prévention régulière, le rythme des soins étant souvent individuel.
HERIPRET (D.), BENSIGNOR (E.) – Comment traiter une pyodermite localisée - Pratique Vét, 2005, 17, 23-25
PONCET (C.) DUPRE( G), HERIPRET (D) – Traitement chirurgical de la maladie des plis - Point Vét, 2006, 267, 52-56
BENSIGNOR (E.), HERIPRET (D) – Les pyodermites canines, traitement et actualités thérapeutiques - Pratique Vét, 2010, 45, 620-625