24h/24 - 7j/7
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Cette affection est peu fréquente et le plus souvent d’origine congénitale.
La hernie péritonéo-péricardique chez le chat correspond à un passage d’une partie des organes abdominaux dans la cavité péricardique.
Cette anomalie de positionnement des organes abdominaux résulte le plus souvent d’un défaut de développement du diaphragme dans sa partie ventrale durant la vie embryonnaire. Cette anomalie est donc le plus souvent congénitale et conduit soit à une brèche diaphragmatique entre la cavité abdominale et la cavité péricardique, soit à un diaphragme anormalement fin dans sa partie ventrale, et donc anormalement fragile.
Certaines races semblent pouvoir présenter une certaine prédisposition comme : Persan
Bien que beaucoup plus rares, quelques cas de hernie péritonéo-péricardique acquis sont décrits, et sont la plupart du temps consécutifs à des traumatismes externes (chute de plusieurs étages, collision avec un véhicule..).
Ce défaut de développement du diaphragme se traduit par un passage d’une partie des organes abdominaux vers la cavité péricardique, autour du coeur. Classiquement, le ligament falciforme, l’omentum, la rate, une partie du foie, le petit intestin ou plus rarement l’estomac, se retrouvent ainsi herniés en position intra-thoracique.
Cette anomalie peut être totalement asymptomatique. Lorsqu’ils sont présents les signes cliniques peuvent se manifester à n’importe quel âge. Il n’est pas rare que cette anomalie soit diagnostiquée de façon accidentelle.
Les symptômes pouvant être observés sont nombreux et non spécifiques. Ils regroupent des troubles respiratoires (dyspnée, toux, tachypnée), cardiovasculaires (syncope, intolérance à l’effort, signes d’insuffisance cardiaque droite avec ascite) ou encore gastro-intestinaux (perte de poids, anorexie, vomissement, diarrhée, douleur abdominale). Ils résultent directement des conséquences du passage des organes dans la cavité péricardique (compression des poumons, compression du cœur, étranglement d’anses intestinales).
Le diagnostic se fait à l’aide de radiographies abdominales et thoraciques, sur lesquelles la silhouette cardiaque peut paraître élargie, une anomalie de distribution des organes abdominaux peut être observée (par exemple l’estomac peut ne pas etre visible dans l’abdomen), et le diaphragme peut paraitre irrégulier dans ses contours. La présence de contenu aérique en regard de l’aire de projection radiographique de la silhouette cardiaque est un signe fortement évocateur de hernie péritonéo-péricardique (photo 1). En cas de doute, une échographie peut être réalisée (photo 2)
Chez les animaux ne présentant pas de signe clinique, un traitement conservateur est à préférer en première intention. Cependant, cette anomalie doit être signalée en cas d’anesthésie et/ou de chirurgie (lors d’une stérilisation ou d’un détartrage par exemple).
Chez les animaux présentant des symptômes, un tratiement chirurgical doit être envisagé. Il consiste à remettre les organes herniés en position dans l’abdomen. L’intervention se fait grâce à un abord abdominal. La brèche dans le diaphragme est ensuite suturée.
Le pronostic est bon dans approximativement 80-90% des cas. Cependant, les complications post-opératoires (hyperthermie, troubles acido-basiques, pneumothorax, dyspnée, ..) sont fréquentes et nécessitent une hospitalisation post-opératoire de quelques jours.
Geraldine B. Hunt and Kenneth A. Johnson. Diaphragmatic hernias. In : Tobias KM, ed, Veterinary surgery, small animal. First ed. Philadelphia : Saunders Co ; 2013 : 1388 – 90.