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L’éversion du cartilage de la membrane nictitante chez le chien est une affection qui se rencontre chez le jeune chien.
Elle peut atteindre un ou les deux yeux.
On estime que l’affection résulte d’un asynchronisme de croissance entre la portion postérieure du cartilage et la portion antérieure, cette dernière grandissant moins vite. L’anomalie est donc décrite chez des individus encore en croissance.
L’éversion du cartilage de la membrane nictitante est une anomalie survenant relativement fréquemment chez les chiens de grandes races et autres races géantes. C’est notamment le cas pour le Berger allemand, le Braque allemand, le Dogue allemand.
Une transmission héréditaire a notamment été décrite chez le Braque allemand à poils courts.
L’éversion du cartilage nictitant se caractérise par un enroulement externe du bord libre de la troisième paupière. Il est souvent plus prononcé au niveau des extrémités.
Le cartilage éversé apparaît comme un pli antérieur du bord libre de la membrane nictitante, avec comme corolaire une exposition de la face postérieure de la membrane nictitante. Il en résulte une conjonctivite chronique d’exposition généralement associée à la présence de sécrétions muqueuses, voire muco-purulentes.
Le diagnostic différentiel inclut la luxation de la glande lacrymale de la membrane nictitante. Il peut même arriver chez certaines races géantes (le Dogue allemand notamment) que les deux affections coexistent au sein d’une même membrane nictitante.
Pour préciser le diagnostic, il peut être envisagé après instillation d’anesthésique topique sur les surfaces oculaires, d’effectuer une traction sur le bord libre de la membrane nictitante à l’aide d’une pince atraumatique, afin d’en exposer plus complètement la face postérieure : la distinction entre éversion du cartilage et luxation de la glande lacrymale sera plus évidente.
Cette affection ne doit pas non plus être confondue avec la procidence de la membrane nictitante.
Plusieurs techniques chirurgicales ont été décrites avec succès : recouvrement de la cornée par la membrane nictitante pendant 10 à 14 jours, résection de la partie marginale de la membrane nictitante et du cartilage, résection radicale du cartilage et de la glande de la membrane nictitante, raccourcissement de la membrane nictitante. Toutefois, la technique la plus simple, la moins délabrante, et la plus efficace consiste en une excision de quelques mm de longueur de la partie pliée du cartilage.
Le pronostic est excellent. Attention néanmoins, chez certaines races géantes comme le Dogue allemand, cette affection peut coexister avec une luxation de la glande lacrymale de la membrane nictitante. La correction de l’éversion du cartilage doit dans ce cas être couplée à une technique d’enfouissement ou d’ancrage de la glande lacrymale, sous peine de ne pas résoudre l’ensemble des problèmes de la membrane nictitante.
Payen G. Comment opérer une luxation, éversion du cartilage de la membrane nictitante. Proceeding du congrès de l’Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie (AFVAC), 2013.