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Une endoprothèse chez le chien permet le remplacement d’une portion d’os par une prothèse métallique et assure le soutien mécanique d’un membre. Ce système est utilisé lors de chirurgie de « limb-sparing », terme anglo-saxon signifiant conservation du membre lors du traitement de certaines tumeurs osseuses.
Le développement d’endoprothèses en médecine vétérinaire est très récent. La composition des endoprothèse est variable, les plus courantes sont en acier chirurgical.
La tumeur osseuse la plus fréquemment rencontrée chez le chien est l’ostéosarcome. L’ostéosarcome est un cancer très agressif chez le chien, celui-ci ne se guérit pas. Les options médicales visent à soulager et prolonger la vie de votre animal dans les meilleures conditions. Les tumeurs osseuses sont des tumeurs très douloureuses responsables d’une importante boiterie lorsqu’elles touchent les os des membres. La douleur est très difficilement contrôlée par les antalgiques et l’amputation est proposée pour soulager l’animal et ralentir l’évolution du cancer.
Un candidat à une technique de sauvetage du membre est un chien qui présente une contre-indication à l’amputation (trouble neurologique, atteinte orthopédique sévère, amputation préalable d’un autre membre) car le coût et le risque de complications associés à l’endoprothèse rendent l’amputation comme traitement de choix.
Les chiens présentant une tumeur osseuse de l’extrémité du membre avant (radius/ulna) sans métastase (dissémination du cancer) objectivée sont les principaux candidats.
Une endoprothèse chez le chien permet le retrait de la portion d’os tumorisée et permet donc de soulager la douleur. Elle ne permet pas de traiter les métastases, ainsi l’association avec de la chimiothérapie reste nécessaire afin de prolonger la vie de votre animal.
Le diagnostic de tumeur osseuse se réalise par radiographie dans la majorité des cas. Dans certains cas un prélèvement de la lésion osseuse peut être réalisé pour confirmer la suspicion de tumeur consistant en une cytologie (prélèvement de cellules avec une aiguille) ou une biopsie (prélèvement de tissu osseux à l’aide d’un instrument spécialisé).
Après le diagnostic de tumeur osseuse, un bilan d’extension doit être réalisé, celui-ci vise à déterminer si le cancer s’est déjà étendu à d’autres organes.
Lors de la recherche de métastases, des radiographies voire idéalement un examen scanner du thorax est réalisé. La présence de nodules dans les poumons, une augmentation de taille des ganglions sont les lésions recherchées. L’espérance de vie des chiens présentant déjà des métastases au moment du diagnostic de la tumeur osseuse est plus faible, c’est pour cela que le bilan doit être négatif avant d’envisager la mise en place d’une endoprothèse.
Après un abord des os de l’avant bras (radius et ulna), la portion d’os tumorisée est retirée.
Le fragment osseux est alors remplacé par l’endoprothèse. Une arthrodèse du carpe permettant le maintien de l’endoprothèse aux os de la main et de l’avant bras est alors réalisée.
Les sorties seront strictement limitées aux promenades pour ses besoins, en laisse courte avec un harnais de soutien. Un bandage est parfois mis en place pendant plusieurs semaines.
La couche de l’animal doit être le plus confortable et la plus épaisse possible afin d’éviter la formation d’escarres. On prendra également soin de changer régulièrement l’animal de côté.
Une surveillance de la plaie chirurgicale doit être réalisée afin de prévenir une éventuelle surinfection bactérienne.
Si le chien lèche sa plaie, il peut provoquer une infection, faire sauter les points et retarder voire empêcher une belle cicatrisation. Une collerette est donc mise en place.
Des contrôles réguliers comprenant des radiographies sont nécessaires.
Le résultat fonctionnel est bon dans 80% des cas, mais la reprise d’une activité complète est rarement possible et la persistance d’une boiterie est fréquente. L’adjonction d’un traitement de chimiothérapie permet de prolonger l’espérance de vie des chiens opérés.
Comme lors de toute chirurgie, des complications peuvent survenir. L’utilisation de protocoles anesthésiques adaptés et d’appareils de monitorage instrumentés (ECG, oxymétrie pulsée, capnographie, mesure de la pression artérielle, etc…) par du personnel bien formé minimise le risque anesthésique.
Lors de pose d’une endoprothèse chez le chien, l’infection est une complication non rare malgré l’utilisation de techniques d’aseptie stricte pendant l’intervention, mais celle-ci ne nécessite pas systématiquement une réintervention chirurgicale.
Un sérome (une accumulation de sérum) peut apparaître sur le site chirurgical en raison de l’inflammation. Ceci se résout généralement spontanément en quelques jours.
Une boiterie peut persister mais le confort de l’animal est dans la majorité des cas très satisfaisant.
Un lâchage ou une rupture des implants peut survenir et parfois nécessiter une réintervention.
Les chiens subissant ce type d’intervention sont le plus souvent atteint d’un cancer très agressif qui ne se guérit, la chirurgie associée à de la chimiothérapie permet de prolonger leur espérance de vie dans de bonnes conditions.
Gibert S, Ragetly G (2013). Les endoprothèses médecine vétérinaire. La dépêche vétérinaire
Anglais (EU) Dernell W.S, Ehrhart N.P, Straw R.C, et al. Tumors of the skeletal system. In Small Animal Clinical Oncology, pp. 540 582. S.J. Withrow and D.M. Vail, editors. 2007. Philadelphia: W.B. Saunders