Coagulopathies chez le chien et le chat : Troubles de la coagulation sanguine

Comprenez l'importance de la coagulation sanguine chez le chien et le chat, comment certaines maladies peuvent perturber ce processus complexe et quelles sont leurs conséquences.

Qu’est-ce que les coagulopathies chez le chien et le chat ?

La coagulation est un ensemble complexe de mécanismes qui vise à la formation d’un caillot sanguin destiné à stopper une hémorragie. Suite à la lésion d’un vaisseau, les plaquettes sanguines et des constituants du sang (fibrinogène) forment un « clou plaquettaire » au niveau de la lésion. Le clou plaquettaire est ensuite rapidement consolidé sous l’action des facteurs de coagulation.

Les troubles de la coagulation ou de l’hémostase sont moins fréquents chez le chat que chez le chien. On distingue les troubles de l’hémostase primaire qui concernent les plaquettes, et les troubles de l’hémostase secondaire qui concernent les facteurs de la coagulation. Il existe également des troubles mixtes de l’hémostase comme la coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)

Points Importants

  • Les coagulopathies sont responsables de diverses formes de saignements, parfois difficiles à détecter
  • Les causes des troubles de la coagulation sont très nombreuses. Il est donc essentiel d’identifier la cause des troubles constatés, afin de mettre en place le traitement adapté.

Principales causes de coagulopathies chez le chien et le chat

Les coagulopathies peuvent atteindre des chien de tout âge.

Troubles de l’hémostase primaire

Thrombocytopénies (déficit en plaquettes) :

  • A médiation immune
  • Infectieuse
  • Inflammatoire
  • Tumorale
  • Médicamenteuses,
  • Consécutives à une intoxication

Thrombopathies (fonctionnement anormal des plaquettes):

Troubles de l’hémostase secondaire

Troubles congénitaux de la coagulation chez le chien et le chat : ils sont généralement la conséquence d’un déficit en certains facteurs de coagulation comme :

Maladies acquises provoquant des troubles de la coagulation chez le chien et le chat :

  • Maladies hépatiques
  • Intoxications aux antivitamines K (raticides)
  • Maladies à médiation immune
  • Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)    

ecchymoses sur un chien atteint d’un trouble de la coagulation Thrombocytes pétéchies au niveau de la muqueuse de la bouche

1. Chien atteint d’un trouble de la coagulation. Des ecchymoses sont bien visibles au niveau de la peau du ventre après la tonte | 2. Thrombocytes (ou plaquettes sanguines) de taille variable sur un frottis sanguin de chien | 3. Chien souffrant d’un trouble de l’hémostase. On note la présence de pétéchies (petites hémorragies localisées) au niveau de la muqueuse de la bouche

Prédispositions raciales aux coagulopathies chez le chien et le chat

Certaines races sont prédisposées à des maladies particulières, comme la maladie de von Willebrand chez le doberman, ou la thrombocytopénie à médiation immune primaire chez les cockers, caniches, bobtails et bergers allemands.

Certaines races sont prédisposées à des maladies particulières, comme comme l’hémophilie B chez les British shorthairs.

Signes cliniques des coagulopathies chez le chien et le chat

Les signes cliniques sont dominés par des saignement mais les types de saignements sont variables selon qu’il s’agit d’une atteinte de l’hémostase primaire ou secondaire.

  • Hémostase primaire : typiquement il s’agit de saignements superficiels à l’exemple des pétéchies, ecchymoses, saignements de muqueuses : mélénaépistaxis, hématochézie, hématurie) et des saignements prolongés lors de prises de sang, trauma ou interventions chirurgicales.
  • Hémostase secondaire : les saignements typiques sont profonds et localisés dans les muscles, les cavités (abdominale, thoracique, …), les articulations ou des hématomes profonds.

Selon les cas, l’état général du chat peut être globalement conservé ou aller jusqu’à un état de choc profond, s’il y a des hémorragies importantes. Selon la cause primitive, d’autres symptômes peuvent être présents : abattement, perte d’appétit (anorexie), polyuro-polydipsie (PUPD), fièvre, perte de poids, augmentation de la taille des glanglions (adénomégalie), de la rate ou du foie, masses abdominales, douleurs articulaires, oedèmes ou signes nerveux.

Comment confirmer le diagnostic de coagulopathie chez le chat

Le diagnostic repose sur des analyses sanguines destinées à explorer la coagulation sanguine mais aussi sur d’autres examens permettant d’évaluer les conséquences ou d’identifier l’origine d’une coagulopathie.

Exploration de l’hémostase :

  • Un frottis sanguin permet de donner une estimation du nombre de plaquettes.
  • Le temps de saignement capillaire consiste en une mini-incision au niveau de la muqueuse buccale et la mesure du temps qui s’écoule jusqu’à l’arrêt du saignement provoqué. Lorsqu’il est prolongé, il indique un dysfonctionnement des plaquettes.
  • Un bilan de coagulation et le dosage de différents facteurs de coagulation peuvent être réalisés lors de troubles de l’hémostase secondaire.

Autres examens complémentaires :

Les examens sanguins (hématologie et biochimie) et urinaires (densité urinaire, culture, …) permettent d’évaluer les conséquences des saignements (anémie, …) et de détecter d’éventuelles causes sous-jacentes. Ils doivent être adaptés à chaque cas. Il en est de même pour les autres examens complémentaires, tels que la prise de la pression artérielle, les examens d’imagerie (radiographie, échographie, IRM, …), cytoponctions ou biopsies d’organes (moelle osseuse,…).

Traitement des coagulopathies chez le chien

Le traitement comprend la stabilisation du patient (repos en cage, perfusion, transfusion, …) et la médicalisation spécifique en cas de détection d’une cause sous-jacente aux saignements (p.ex. : thrombocytopénie à médiation immune). Un suivi régulier peut s’avérer nécessaire.

AUTEUR

DR LE BOEDEC, Spécialiste en médecine interne

RÉFÉRENCES

Ettinger SJ et Feldmann EC (2010). Hematology and immunology. In: Textbook of veterinary internal medicine, Seventh edition (Ettinger SJ et Feldman EC), Saunders-Elsevier, St. Louis, 725-845.

Nelson RW et Couto CG (1998). Disorders of hemostasis. In: Small animal internal medicine, Second edition (Nelson RW et Couto CG), Mosby, St. Louis, 1192-1206.

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