Les gliomes chez le chat : comment confirmer le diagnostic des gliomes et tumeurs chez le chat ?

Que sont les gliomes du chat ?

Les gliomes sont des tumeurs primitives du système nerveux central (encéphale et moelle épinière) qui proviennent des cellules de la glie (oligodendrocytes et astrocytes). Il existe différentes formes de gliomes : les astrocytomes, les oligodendrogliomes, les glioblastomes multiformes et les gliomatose cerebri/cerebelli. Ce sont toutes des tumeurs malignes avec des degrés de malignité différents.

Chez le chat elles sont plus rares que chez le chien et sont les 3e ou 4e tumeurs primitives cérébrales.

L’âge médian chez le chat est de 8 ans mais les jeunes chats semblent pouvoir être atteints plus fréquemment que les jeunes chiens (5/13 chat de moins de 3 ans dans une étude rétrospective de 2017).

Points Importants

  • Age d’apparition médian d’environ 8 ans chez le chat
  • Les jeunes chats peuvent également être atteints avec une prédisposition potentiellement supérieure par rapport aux chiens
  • Suspicion diagnostique à l’IRM mais une confirmation histopathologique est nécessaire
  • Pronostic sombre car absence de traitement curatif et évolution dépendant du degré de malignité de la tumeur et des traitement palliatifs entrepris

Prédispositions raciales des gliomes chez le chat.

Chez le chat il n’y a pas de prédisposition raciale connue.

Signes cliniques des gliomes chez le chat.

Les signes cliniques dépendent de la localisation de la tumeur. Les signes les plus fréquents sont les manifestations épileptiformes, les changements de comportements, héminégligence, amaurose, démarche compulsive, marche en cercle, poussé au mur, troubles vestibulaires ou cérébelleux pour les atteintes cérébrales. Pour les atteintes médullaires on observe généralement de l’ataxie, de la paraparésie ou tétraparésie ambulatoire ou non.

Comment confirmer le diagnostic des gliomes chez le chat ?

Un examen d’imagerie en coupe (tomodensitométrie ou IRM) est nécessaire afin d’établir un diagnostic présomptif de gliome. L’IRM montre une grande supériorité par rapport à la tomodensitométrie (= scanner) lors de suspicion de gliome cérébral et médullaire. Ces examens montrent généralement des lésions intraparenchymateuses uniques (des cas de gliomes multiples ont également été décrits), bien ou mal définies, avec des degrés de rehaussement variés et souvent un effet de masse sur les tissus sains.

Les gliomes cérébraux peuvent parfois être confondus avec des lésions vasculaires de type hématomes ou infarctus cérébraux ou avec d’autres tumeurs cérébrales et notamment des métastases focales de carcinome ou de sarcome.

Lors d’atteinte de la moelle épinière, un examen myelo-tomodensitométrique (= myéloscanner) est souvent plus précis qu’un scanner simple car il permet de mieux voir une lésion intramédullaire mais nécessite souvent une confirmation par IRM afin de les différentier des autres lésions intramédullaires (embolie fibrocartilagineuse, myélite …)

Le diagnostic définitif nécessite une analyse histopathologique, soit de biopsies qui peuvent être prélevées par stéréotaxie (mesure miniinvasive scanner ou IRM guidée) ou chirurgicalement ou lors d’autopsie. L’analyse histologique permet de connaitre l’origine précise de la tumeur et son degré de malignité.

IRM montrant un gliome intramédullaire sur un chat (coupe sagittale) 

IRM montrant un gliome intramédullaire sur un chat de 8 ans présenté pour difficultés locomotrices sur les postérieurs (coupe sagittale)

IRM montrant un gliome intramédullaire sur un chat (coupe transverse)

IRM montrant un gliome intramédullaire sur un chat de 8 ans présenté pour difficultés locomotrices sur les postérieurs (coupe transverse)

Traitement des gliomes chez le chat

Étant donné leur malignité, il est généralement difficile de guérir définitivement un gliome chez le chat. Il existe cependant différentes options thérapeutiques palliatives pouvant prolonger la durée de vie de l’animal.

En fonction de sa localisation, une intervention chirurgicale peut être envisagée afin de retirer la majeure partie de la tumeur (il est rare de réussir à obtenir une exérèse totale). Dans de rares cas, ce traitement peut être définitif et c’est le seul traitement définitif possible.

La radiothérapie est la technique qui permet actuellement la plus grande durée de vie. Elle peut être utilisée en post-opératoire afin d’améliorer la durée de vie post-chirurgicale. La radiothérapie peut également être utilisée seule afin de faire diminuer la taille de la tumeur et de ralentir sa vitesse de multiplication. Il existe plusieurs techniques de radiothérapie plus ou moins ciblées qui permettent de focaliser les rayons de manière plus ou moins intense sur la lésion et surtout de sauvegarder les tissus sains environnants. En fonction des études, les durées de vie médianes avec la radiothérapie sont de 6 mois à 1 an avec des cas qui peuvent dépasser les 2 ans de survie.

La chimiothérapie conventionnelle ne fonctionne que très peu sur les gliomes cérébraux. Une étude de 2017 montre une durée de vie médiane de 4 mois avec un traitement à base de lomustine alors que les études basées sur les traitements symptomatiques (cortisone et anticonvulsivants) montrent des médianes de survit variant de 1 à 3 mois. De nombreuses études sont en cours sur l’utilisation de nouvelles molécules de chimiothérapie afin d’essayer de prolonger la durée de vie des patients. D’autres techniques de chimiothérapie avec une administration de molécules dans la tumeur elle-même grâce à la stéréotaxie sont également en cours d’étude et pourraient se révéler être des techniques d’avenir.

Pronostic des gliomes du chat

Le pronostic est généralement sombre lors de diagnostic de gliome chez le chat. Les durées de survie dépendent de nombreux facteurs et notamment du degré de malignité de la tumeur elle-même, de sa localisation (signes cliniques plus ou moins handicapants pour l’animal) et des traitements palliatifs utilisés (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie). 

RÉFÉRENCES

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